Edit : Ce post a été mis à jour avec les liens vers les supports lorsque ceux ci sont disponibles. Les résultats du sondage ont donnés que l’atelier préféré à été « Les bonnes pratiques liées à la collecte et à l’exploitation de vos bases de données » animé par Laurent Garnier, la conférence préférée a été « Alt codes, le bon, la brute et le truand » animé par Charles Boone.
L’EMday à eu lieu les 21 et 22 juin, en présence de presque 150 participants (merci la SNCF !). J’ai personnellement beaucoup aimé cette édition, parce qu’on y a entendu des informations importantes à retenir et intégrer pour l’univers de l’emailing. Oui, nous sommes globalement entre marketeurs et ce n’est normalement pas une réunion sur la cybersécurité, mais comprendre l’univers dans lequel nous évoluons et surtout quelles sont les menaces qui pèsent sur nous est, à mon sens, extrêmement utile pour comprendre pourquoi il faut suivre les bonnes pratiques dont nous vous parlons ici depuis plus de 10 ans 🙂 Ce résumé n’est que la vision personnelle de ce que j’ai vécu et aimé lors de cet EMDay et n’engage que moi 😉
Arrivée à la gare de Strasbourg, transfert au Bischenberg et déjeuner
Comme l’année dernière, le rdv devant la gare avec les drapeaux EMDay fait qu’on ne peut pas se tromper. Le transfert en car se passe nickel, cela permet de commencer à discuter. Les retrouvailles entre EMDayeurs sont chaleureuses. Le cocktail déjeunatoire permet de se restaurer avant d’attaquer les ateliers.
Jour 1 : Les ateliers
Pour la première fois, depuis sa création, je n’ai pas animé la clinique de l’emailing mais Ronan et Michel de Clic & Site ont bien assuré. L’année prochaine, si vous voulez voir vos envois analysés, pensez à envoyer vos créations bien avant la deadline 😉
Les bonnes pratiques liées à la collecte et à l’exploitation de vos bases de données
Animé par Laurent Garnier pour Snipemail. *Atelier préféré de l’EMDay2018. Le support.
Carton plein, la salle est pleine et il y a même du monde debout. Je ne doutais pas que le sujet allait intéresser et que le professionnalisme de Laurent déplacerait les foules 😉
Dans un premier temps, les étapes clés de la collecte ont été évoquées : transparence, sécurité, consentement, engagement moral. Très rapidement, lorsqu’on a parlé de transparence et du périmètre de l’inscription, la RGPD a poppé dans le débat 🙂 Concernant la sécurité, nous avons parlé de mesures anti bot-signup abuse. C’est une problématique encore peu connue mais qui peut faire énormément de dégâts alors qu’il est assez simple de s’en prémunir. Utilisez un captcha lors de la validation, intégrez un champ caché dans le formulaire qui, s’il est rempli, prouvera que c’est un bot et donc que le contenu ne doit pas être pris en compte. Enfin contrôlez l’IP d’origine et le time-stamp pour éviter les problèmes de flooding avec plusieurs milliers inscrits en quelques minutes.
Il a aussi été question du double opt-in, à utiliser en B2C mais également en B2B. Certes cela diminue la collecte d’environ 20% mais ces 20% auraient tout de même été perdus. Cela fait gagner du temps et le travail de la réputation se fait sur une base saine. Dans le cadre de la collecte non propriétaire, il y a 6 étapes (acquisition, audit des données, envoi sur échantillon, analyse, extrapolation, exploitation) qui permettent de valider tout ou partie des adresses collectées. Cela permet d’éviter de se contaminer avec des listes pourries de faible qualité voire d’écarter spécifiquement certaines sources du lot.
Pour ce qui est de l’exploitation des données, les grands axes d’analyse sont le prédictif qui va scorer chaque client et prédire son comportement futur, et le descriptif qui permet de comprendre les patterns de consommation et d’optimiser son marketing. 3 enjeux ont été expliqués :
- Capter et enrichir les données clients via son crm, le comportemental dans les emails ou la navigation sur le site.
- Où sont mes clients dans leur cycle de vie, et ainsi leur fournir le bon contenu marketing (nouveaux, développer, dilemme, coeur de cible, VIP, à réactiver)
- Quels programmes relationnels pour convertir, fidéliser ou retenir au travers du marketing automation
Ce qui m’a le plus plus : « Ce n’est pas parce qu’on peut le faire qu’on doit le faire ! » et concernant la collecte en B2B : « L’opt-out est autorisé sous conditions, l’opt-in est autorisé sans conditions. »
Rendu des emails dans les clients webmails : quels sont les nouveaux bugs, patchs et évolutions ?
Par Thomas Defossez. Le support.
Atelier intéressant. Même si la présentation du code reste toujours un peu compliqué à suivre pour un non technicien, l’ensemble de l’atelier était agréable. Heureusement, la présentation ainsi que l’ensemble des sources (il y en avait 2 pages complètes !) seront mise à disposition un peu plus tard sur le site de l’EMDay et de Badsender.
Retrouvez la présentation sur le site de Badsender.
Best practice de l’emailing d’acquisition
Par Adrien Grillard et Bruno Martin Silvestre. Le support.
Cet atelier a été très très animé, au moins pour celui de 16h00. La présentation de Time One a expliqué clairement le fonctionnement des propriétaires de bases, des emaileurs qui fonctionnent via affiliation, et des annonceurs qui passent par ces canaux. Il est de notoriété publique que je ne suis absolument pas fan de l’emailing d’acquisition en général et encore moins quand cela se fait par l’affiliation. Néanmoins il est toujours bon de comprendre comment ce système fonctionne car la connaissance permet de faire des choix avisés. Il est regrettable à mon sens que ce soit la rentabilité qui soit l’unique moteur, et une vision sans doute un peu trop court terme via une exploitation rapide des ressources. Du coup, les améliorations techniques et technologiques ne sont pas systématiquement utilisées car elles ont un coût qui baisse la rentabilité mais qui pourtant augmenterait la satisfaction et diminuerait la nuisance pour les cibles : déduplication de bases multiples, programmation intelligente, gestion de la pression marketing globale, etc. Comment la RGPD va impacter tout cela sur le terrain, cela sera intéressant à suivre. La charte V3 du CPA, qui sera bientôt mise en écriture, me fait espérer qu’ils iront bien plus loin qu’attendu car c’est la qualité qui fera que le système sera viable, et pas juste un ratio de rentabilité.
N’ayant pas vu les autres ateliers, je ne peux pas parler de leur contenu, mais je vous partage les supports disponibles.
Christophe Bouron – Sendinblue – Transformez vos visiteurs en clients payants grâce au Marketing Automation – Le support.
Adrien Grillard et Bruno Martins Silvestre – Retour d’expérience de Auchan sur son évolution en matière d’email marketing – Le support.
A la fin des ateliers, détente + apéro => le match de l’équipe de France sur écran géant en amphi, avec bcp de bruit à chaque occasion 🙂 Diner avec une excellente choucroute, du bon vin, nous étions ravis. Poursuite du networking au bar jusqu’à 1h30 voire plus pour les bourreaux de travail coopératif. Très bonne soirée et très bonne nuit pour tous 🙂
Jour 2 : Vendredi 22 juin
La seconde journée se passe exclusivement en amphi, il est plus simple de voir toutes les conférences, il n’y a plus de choix cornéliens à faire.
Marketeurs, victimes collatérales de la lutte contre la cybercriminalité ?
Par Thomas Fontvielle de Signal Spam
Je ne le cacherai pas, j’ai kiffé grave cette présentation ! Il me semble important de comprendre notre univers et surtout de prendre conscience que les « méchants pas beaux » desquels nous passons le temps à nous plaindre, sont en fait les défenseurs de nos boîte et que sans eux, nos boîtes seraient mortes ! S’ils laissaient passer quelques pourcents de spams en plus, nos boîtes seraient totalement inondées et rendues impossibles à utiliser. Autre information à intégrer, les gatekeepers (responsables délivrabilité ches les FAI, Webmails) ne passent que très peu de temps à régler les problèmes de délivrabilité de nos petits mails à nous, car ils sont bien trop occupé à régler des problèmes liés à la VRAIE CYBERCRIMINALITE qui elle, impacte des vies réelles. Cela relativise avec l’urgence de la situation liée à la non réception de la dernière campagne de promotion pour des produits pas toujours utiles ou vitaux. Ces gars sont des héros du quotidien et mériteraient une médaille ! Vous ne voudriez pas de leur vie, croyez-moi ! Pensez-y la prochaine fois que vous vous plaindrez que vos mails ne sont pas arrivés en boite de réception.
Dans les informations à retenir, il y a une notion importante. Quand on comprend ce que c’est que le vrai spam et les envois de la cybercriminalité, il faut TOUT faire pour ne pas ressembler à ces mails là. Pour essayer de franchir les filtres, beaucoup d’annonceurs et/ou prestataires optent plutôt pour des pratiques borderline, histoire d’essayer de passer sous le radar. C’est le contraire de ce qu’il faut faire ! Si vos pratiques sont propres et si vous voulez arriver correctement en boîte, alors il faut avancer la tête haute et bien reconnaissable, avoir un seul domaine clairement identifié, des coordonnées visibles, un volume franc, des IP stables, un contenu conforme à ce qui est attendu, etc. Si vous faites du snowshoe avec vos IP ou vos domaines, injectez des inactifs pour faire baisser artificiellement les stats de plaintes, multipliez les objets différents pour une même campagne, mettez trop de pression marketing, shootez sur des bases pourries parce que vous devez faire du volume pour être rentable, utilisez des adresses de mails forgés, randomizer les contenus pour essayer de flouter le skeleton de base du mail, bref si vous utilisez des pratiques bien connues et appliquées par les spammeurs, il est un peu normal de se faire bloquer comme tel. C’est pour cela que Thomas n’aimait pas beaucoup le titre de la présentation, parce qu’à son sens, les marketeurs ne sont pas des victimes collatérales. Le marketeur qui est victime de cette lutte l’est trop souvent parce qu’il a endossé les pratiques des spammeurs et que du coup il a été pris pour un spammeur. Les vrais cas de faux positif sont rares et rapidement traités. Par contre, les cas de ceux qui jouent avec le feu et au final perdent, sont légions.
Donc à mon sens, c’était une des meilleures conférences de la journée !
Le RGPD : va-t-il vraiment nous amener tous en prison ? Premiers bilans et retours
Par Nathalie Phan Place du SNCD. Le support.
Tout à la fois buzz et spamword, le RGPD nous en aura fait baver de toutes les couleurs ces derniers mois. La présentation de Nathalie a permis de clarifier certaines erreurs ou inexactitudes qui ont fait fleurir dans nos boîtes des mails parfois assez bizarres. Entre ceux qui veulent que l’on se réoptinize sinon on ne recevra plus jamais rien, ceux qui nous désabonnent de facto et nous obligent à nous réabonner, c’est un beau gros bordel 🙂 Il y a de nombreuses règles qui étaient déjà en vigueur avant la RGPD, il suffit de déjà les suivre puis uniquement de faire les MAJ qui s’imposent, pas besoin de tout réinventer from scratch. Un peu de bon sens et de sang froid ne sont pas de trop pour éviter de perdre les pédales. Si vous n’êtes pas totalement à jour, pas de panique. Rattrapez le train en marche. Maintenant que le 25 mai est passé, les tarifs des cabinets spécialisés devraient revenir à un niveau plus acceptable 😉
Alt codes, le bon, la brute et le truand
Par Charles Boone de Snipemail/Wefficient. *Conférence préférée de l’EMDay2018. Le support.
Dur de parler de sa propre conférence 😉 Je pense que l’assemblée a appris quelques choses sur les alt codes, et surtout sur leurs débordements possible. Tout comme l’année dernière, j’ai déroulé le fil d’un petit détail – un email bizarre arrivé en boîte – et de là j’ai pu remonter sur des pratiques non prévues, ou en tout cas non répandues pour le moment. Que cela soit le hack du texte brut, du contenu des enveloppes, de la présentation de l’objet, de l’expéditeur, du préheader, les alt codes ont bien trop de pouvoir pour qu’on les laisse tranquillement aller et venir n’importe où. Dans les mains de la cybercriminalité, ils permettent de faire du phishing trop souvent indétectable. Cette conférence est un message d’alerte à notre communauté pour que les alt codes soient passés à la loupe et que les actions nécessaires à leur régulation régulation soient lancées.
Prochainement sur Snipemail, un compte rendu spécifique sur le contenu de cette conférence.
Table ronde délivrabilité
Avec Lucas (Sendinblue) – Stephane Decamps ( Vade Secure) – Alain Doustalet ( Orange) – Laurent Garnier (NP6) – Didier Colombani (Return Path) – Anne Claire Fichten (Actito)
Animé par Bruno Fridlansky
De nombreuses questions, beaucoup de réponses.
Les incontournable en email par les Bruno
Par Bruno Florence (Florence Consultant) et Bruno Fridlansky (Social Dynamite). Le support.
5 outils ou services présentés, souvent peu voire pas connus par l’assemblée.
Relike : Un outil qui permet de facilement transformer le contenu de sa page facebook en un contenu de newsletter.
Frontapp : Un outil qui permet la gestion des adresses email collaborativement
Revue : Un outil qui permet de gérer et d’envoyer votre curation par email
Notablist : Une pige emailing qui permet d’utiliser plein de critères de tris
Videoperso : Pour personnaliser des vidéos avec des informations en provenance du CRM et des réseaux sociaux
Ces nouveaux outils sont à connaître. Même s’ils répondent à des besoins spécifiques, ils pourraient vous être utiles.
Industrialiser son process de conception d’emails responsive sans concession sur la créativité et le design
par Pascal Bertoux (Dartagnan) – Thomas Leroy (Dartagnan) – Florian Rohée (showroomprive.net)
Cette conférence permettait de comprendre, avec le cas concret de Showroomprivé, comment la bonne maîtrise du workflow et des outils permet de gagner du temps dans la conception et la réalisation de leurs emails responsives.
Avec une meilleure segmentation et des templates différents, Showroomprivé est passé de la gestion d’une campagne à 1 million de destinataire à 10 campagnes à 100.000 personnes. En routant de très nombreuses campagnes, avec énormément de contenus différents, il était capital pour eux de pouvoir se concentrer sur le contenu du message et pas sur le codage du mail. Grace à un outil de templatage
Pression commerciale et ROI : le scoring datacadabra® au service de la performance email
par Nicolas Naccarato (Tape à l’œil), Eric Noe (MGS Solutions / datacadabra ). Le support.
Datacadabra nous explique qu’il est possible de baisser sa pression commerciale donc d’envoyer moins, beaucoup moins, tout en gardant autant d’efficacité et de résultats. Par le biais de savantes formules mathématiques et la réalisation de différents scores, il est possible de prévoir la réaction d’une cible à l’envoi d’un email. Ces notions de scoring sont connues depuis longtemps mais l’intérêt de la conférence est de voir concrètement comment c’est réalisé et utilisé. Personnellement je me suis dit que j’aurais mieux fait de suivre en cours de math parce que j’ai été largué dès qu’on a parlé de formules mathématiques un peu poussées 🙂 J’ai bien compris l’intérêt marketing mais pour ce qui s’est passé entre le début et la fin de cette conférence, je n’avais pas le niveau mathématique pour comprendre. La seule courbe de lift que je connaisse, c’est au tennis 🙂
L’email d’acquisition : évolution du levier et de sa place au sein du marketing digital
par Bruno MARTINS SILVESTRE (TimeOne – Performance)
Une conférence sur l’emailing d’acquisition. Ce sujet est très connu et est normalement maîtrisé par les personnes qui étaient présentes à l’EMDay. J’aurais aimé voir plus d’informations à valeur ajoutée, des cas qui sortent de l’ordinaire ou qui poussent à réfléchir, des choses qu’on puisse se dire « Ah oui, on pourrait essayer cela ». Il y a bien eu les 2 slides sur le cas Interflora où l’on a pu voir les modifications des rémunérations et des offres poussées en fonction de la date de la fête des mères qui approche, mais le reste était déjà connu ( embasement, branding, prospects chauds, responsive, ventes, etc.)
Comment passer de l’envoi de masse au marketing ciblé et automatisé dans le monde de l’automobile ?
par Dominique VRIGNAUD (Ouestfrance-auto.com)
J’ai bien aimé cette présentation ou plutôt son message, fondamental à mes yeux : avant, on faisait comme les autres, on routait en masse sans cibler, focalisés sur le volume. On a fait table rase du passé et de ces mauvaises pratiques et maintenant on cible, on respecte le destinataire, on lui apporte de la valeur ajoutée, et au final on a un meilleur ROI, beaucoup moins de plaintes. Les utilisateurs sont contents, et nous aussi, tout le monde y trouve son compte.
Et ça j’adore ! Faire son mea culpa vis à vis de ses anciennes pratiques et venir prouver, avec des chiffres, qu’effectivement en suivant la voie de la lumière (comprendre les bonnes règles) on obtient un meilleur résultat, c’est juste génial 🙂 Cela ne s’est pas fait d’un claquement de doigts, on voit bien qu’ils ont du bien comprendre le cycle de vie de leurs utilisateurs, les spécificités propres à chaque type de véhicule, et donc l’utilisation adéquate de l’email pour apporter de la valeur au destinataire sans le déranger. Cela finissait l’EMDay sur une bonne note 🙂
Voila donc pour l’EMday que j’ai vécu. J’espère que vous l’avez apprécié tout comme moi.